3.9.04

Mais qui donc a quitté ?

Les sceptiques ne cessent de demander : "connaissez-vous vraiment quelqu’un qui ait quitté la Sécu ?" (sous-entendu : « vous voyez bien que c’est impossible »).
Non, je ne connais personne directement. Ce que je puis dire avec une bonne certitude est qu’un certain nombre de personnes ont quitté la Sécu :

  • si nous laissons de côté des précurseurs tels que Poucet et Pistre, le docteur Reichman a sans doute été un des premiers, il y a dix ans (dès le premier jour que la directive européenne est passée), avec 19 procès gagnés (certes, il faut aimer la procédure !) ;

  • le docteur Faustin, adhérent du MPLS, l’a quittée au mois de mars 2004 (voir l’article de juillet plus bas) ;

  • un grand nombre de travailleurs frontaliers, les premiers salariés à avoir goûté officiellement à la liberté sociale, sans être entravés par les réglementations soviétiques internes ;

  • un certain nombre d’indépendants et de professions libérales - d’après la rumeur publique ;

  • un certain nombre de chefs d’entreprise (qui peuvent choisir de vivre de dividendes plutôt que de salaires, et donc se soustraire complètement à la Sécu et à la CSG).

    Egalement quelques PME auraient franchi le pas (direction et salariés) et négocieraient des contrats de groupe (assurance maladie, indemnités journalières, accident du travail) avec certains assureurs étrangers.

    Si j’en crois le numéro de septembre de la revue Mieux Vivre Votre Argent (ce nom est tout un programme !), la démarche ne paraît plus du tout aussi extravagante qu’auparavant - les articles parus ces derniers mois ont commencé à banaliser le phénomène. On y apprend au passage que des assureurs français commencent à s’y mettre ! Voici l’encadré que publie Mieux Vivre en page 18, au milieu d’un article « la santé au prix fort » (qui récapitule les nouvelles ponctions apportées par la « réforme ») :

    Peut-on se passer de la Sécu ?

    La loi affirme le « caractère universel et obligatoire » de l’assurance maladie. Mais peut-on être assuré ailleurs qu’à la Sécurité Sociale ? Certains ont sauté le pas pour ne plus payer la CSG, ni la CRDS. La démarche est possible, dès lors qu’on n’est plus assujetti au régime d’assurance maladie, même si l’on est fiscalement domicilié en France. Ces pourfendeurs valident leur démarche en s’appuyant sur les directives européennes, transcrites dans le droit français en 2001, qui institueraient la possibilité pour tout assureur exerçant sur le sol européen de proposer un contrat d’assurance santé au premier euro. En somme, de court-circuiter la Sécu. Des assureurs étrangers proposent ce type de contrat, mais aussi des grossistes français comme April ou Solly Azar, en toute discrétion, il est vrai.


    Eh bien, les « grossistes » ne pourront plus compter sur la discrétion ! Pour les contacter :

  • April : http://www.april.fr/, propose une assurance "Premier Euro" pour les « non assujettis » ;

  • Solly Azar : http://www.sollyazar.com/ propose aux NARO ("non assujettis au régime obligatoire") un contrat au premier euro.


  • Un peu plus loin, Mieux Vivre propose aussi un article sur les complémentaires santé. On y apprend que la consommation médicale annuelle moyenne par habitant en France est de 2346 € (en 2003) et que la sinistre SS rembourse 5 € une paire de lunettes (verres + montures) payée 290 € (sans doute le pire taux de remboursement du monde ! myopes, cotisez-vous !).

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